Un pôle flamand d’expertise pour la première ligne

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Quatre universités, six hautes écoles, une seule mission : le coup d’envoi officiel de l’Académie de la Première Ligne a été donné le 24 octobre 2019 lors d’un symposium à Bruxelles. Ce pôle d’expertise veut pouvoir proposer à brève échéance des outils aux acteurs de l’enseignement et aux professionnels afin de renforcer les soins de première ligne.

L’Académie de la Première Ligne veut renforcer la première ligne en Flandre en réunissant les capacités de la recherche et de l’enseignement au sein de la plateforme de l’Académie et en consolidant le secteur par le biais de formations, de nouveaux outils, de plans détaillés et d’autres produits qui donnent des moyens d’action aux professionnels de la première ligne.

Passer vite à la vitesse supérieure

“En raison de l’expertise qu’il possède déjà, ce réseau peut rapidement démarrer et passer à la vitesse supérieure,” dit Roy Remmen, professeur de médecine générale à l’Université d’Anvers, qui pilote, avec le Dr. Emily Verté (VUB), le consortium de quatre universités (VUB, UA, UGent, KUL) et de six hautes écoles (Hogeschool Gent, Karel de Grote Hogeschool, Arteveldehogeschool Gent, Thomas More-hogeschool, UCLL et VIVES). En plus de ces partenaires du monde de la recherche et de l’enseignement, la Vlaams Platform et la Croix-Jaune-et-Blanche flamande sont aussi des organisations partenaires. “Cela permet de s’adapter rapidement aux nouvelles zones de première ligne et de proposer des produits pour les renforcer.”

Les fonds que le Fonds Dr. Daniël De Coninck met à disposition de l’Académie de la Première Ligne et de son équivalent francophone Be.Hive donnent une énorme impulsion à la première ligne en Flandre. “Le regroupement des capacités destinées à l’enseignement et à la recherche, au travers de toutes les disciplines, est unique en Belgique, et est même assez rare au niveau international, en tout cas à une si grande échelle,” affirme le Dr. Emily Verté.

Mise en pratique

L’Académie met l’accent sur trois thèmes – les soins ciblés, l’autogestion et la collaboration interprofessionnelle – qui sont le résultat d’un trajet préalable intensif avec toutes les parties prenantes. “Nous avons constaté qu’il y avait actuellement une inadéquation entre l’offre et la demande pour la première ligne. La complexité des soins augmente, mais les gens veulent être soignés le plus longtemps possible chez eux. Comment faire en sorte que l’offre réponde correctement à cette demande ?” explique le Dr. Verté.

Les soins ciblés partent des objectifs de vie du patient, qui déterminent ensuite les objectifs de soins et les possibilités de choix. Avoir cette discussion est une mission importante pour la première ligne. “Nous voulons que cela puisse être rapidement mis en pratique pour l’enseignement et les professionnels,” dit Roy Remmen. On n’élabore pas seulement des modules de travail, l’objectif est aussi de former “des agents de changement qui pourront diffuser ces nouvelles méthodes auprès de leurs collègues”.

Avec une bonne collaboration interprofessionnelle et une autogestion plus forte afin que le patient puisse être lui-même responsable de ses soins, cela débouche sur des soins inclusifs et personnalisés. “Et ce pour des problèmes modérément complexes, pas pour des problématiques extrêmes, si bien qu’une évolution est possible et qu’on peut appliquer cela dans les quartiers,” dit le Dr. Verté.

Cocréation

Si chaque partenaire a sa spécialité, les différentes approches sont rassemblées au sein du réseau dans des sections interdisciplinaires de recherche, pilotées chacune par un seul partenaire. On a tenu compte de certains équilibres pour constituer les équipes : entre hautes écoles et universités, entre les âges et les différentes expertises. Les six sections sont : l’analyse des lacunes dans l’offre actuelle (haute école Artevelde), l’évaluation et la mise en œuvre des interventions de première ligne (VUB et UA), les soins ciblés (UGent), l’autogestion (KUL), la collaboration interprofessionnelle (UA) et l’enseignement et la formation (UCLL), avec un volet recherche et un volet enseignement permettant de mettre au point des outils et des trajets de recherche didactiques.

Cette cocréation est essentielle, non seulement entre les partenaires académiques, mais aussi avec d’autres parties prenantes, comme les patients et les aidants proches. “Ils ont été systématiquement associés dès le trajet préalable et ils ont participé structurellement à chaque phase du trajet. En impliquant étroitement toutes les parties prenantes, on augmente aussi les chances d’une bonne mise en œuvre. De plus, cela peut aider à recruter des participants pour les recherches de nos étudiants en doctorat.”

Changement de paradigme

Comme indiqué par Roy Remmen, l’Académie veut rapidement parvenir à des résultats. Emily Verté : “Nous voulons, au bout des cinq ans, disposer d’outils concrets et applicables dans la pratique. On ne pourra pas réaliser le changement culturel vers des soins personnalisés dans les différents domaines de la vie en cinq ans. Un tel changement de paradigme demande beaucoup de temps. Mais nous pouvons développer des outils concrets que nous aurons testés dans une phase pilote et qui seront prêts à être utilisés.”

Le coup d’envoi officiel de l’Académie de la Première Ligne a été donné le 24 octobre 2019 lors d’un symposium à Bruxelles. Roy Remmen : “Nous avons enregistré plus de 200 inscriptions, de membres du réseau et de pouvoirs publics, mais aussi d’acteurs de terrain. Nous voulions profiter de ce lancement de la chaire pour montrer au public qui nous sommes. Nos étudiants en doctorat ont expliqué les modules de travail et la haute école Artevelde a déjà présenté un produit pour l’enseignement. L’Académie sera le moyen par excellence pour diffuser tous ces nouveaux produits.”

Site internet de l’Académie de la Première Ligne

Initiative soutenue – 2019-2023 ‘Chaire interdisciplinaire de la première ligne’

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